PhD Art History
Directrice de l’école de formation de commissaires d’expositions xxxx
Galerie A+A à Venise
Depuis l’Antiquité, l’homme a toujours été fasciné par le lien indélébile qui relie le macro-univers au microcosme. Deux dimensions généralement invisibles à l’œil nu et que le progrès scientifique nous a permis de découvrir. Deux visions qui exercent une grande fascination, une sensation de stupéfaction face à un mystère non encore complètement dévoilé et qui englobe la nature.
Les photographies de Jean Hurstel se situent précisément sur ce terrain ; ce sont des images qui suscitent un dépaysement provoqué par l’impossibilité d’identifier le vrai sujet de l’œuvre. Nous sommes conscients d’observer un sujet réel mais dans la tentative d’en découvrir l’identité surgit un doute quant à l’échelle utilisée. Cette apparente confusion initiale permet une lecture globale et interprétative du sujet observé. Mais malgré cette liberté que nous offre l’auteur, l’attirance que nous ressentons pour ces images est provoquée surtout par la sensation de pouvoir percer le secret de la nature, de nous réapproprier un schéma, une loi en vigueur avant même l’apparition de l’homme.
Il s’agit d’un thème qu’on retrouve au centre de réflexions hermétiques et ésotériques et même philosophiques. La relation entre l’homme et le tout était à la base d’écoles de pensées depuis la Grèce antique. Les termes micro- et macro-cosmos en effet désignent deux entités dont l’une est la représentation de l’autre, à l’échelle. Une structure indivisible dans laquelle toutes les parties, même les parcelles minuscules, sont en relation directe avec le tout – le macrocosme. Un phénomène dans lequel la distinction entre ces deux échelles est souvent inexistante, dans la mesure où l’une se reflète dans l’autre. Une ambiguïté dont nous voyons la manifestation dans les clichés de Jean Hurstel et qui incitent le spectateur à chercher à comprendre à travers un détail, un indice subtil, quel est le vrai sujet. A l’instar du détective, le spectateur est à la recherche d’une clé qui permettrait de démasquer la nature de la représentation. Et, en effet, dans cette série de « paysages » immobiles, intemporels, après une observation attentive, nous découvrons que l’auteur nous a laissé des signes, des détails qui nous permettent de déchiffrer l’origine des images. Dans d’autres représentations, au contraire, notre imagination s’aventure avec fantaisie dans les méandres les plus cachés de l’univers et dans ses phénomènes, nous apportant la conviction d’assister à l’un des spectacles les plus merveilleux que seule la nature nous offre avec générosité.
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